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Faut-il
tourner le dos à la
politique ? Beaucoup le disent, tout le monde en parle…
Depuis que la démocratie
existe, l'impuissance, le copinage, la corruption du personnel
politique sont
les lieux communs qui ont nourri la propagande des populismes et des
extrémismes.
Faut-il
hurler avec les loups ?
Faut-il au contraire balayer d'un revers de la main les critiques et
les
soupçons qui pèsent sur
l'intégrité et sur la finalité
même de l'activité
politique ? N'y a-t-il pas une troisième voie entre le
dénigrement systématique
et la béatitude lénifiante ? C'est notre
conviction, c'est notre pari: mieux
connaître la politique, mieux la comprendre, c'est apprendre
à l'aimer.
Cette revue
sera donc un lieu de
connaissance, de compréhension et de dialogue. C'est pour
cette raison que nous
l'avons baptisée Parlement[s]. Parce que le Parlement, le
parlementarisme, les
parlements sont au cœur de notre vie démocratique,
de notre vie de citoyens, de
notre vie tout court. Tout est parlement, à tous les
niveaux, depuis le conseil
municipal jusqu'au Parlement européen, en passant par les
conseils généraux,
régionaux et bien sûr les deux chambres
nationales. Si l'on veut réhabiliter le
politique et restaurer la crédibilité de ceux qui
le prennent en charge, la
connaissance de la vie parlementaire apparaît donc comme un
enjeu majeur.
Mais,
au-delà des parlements,
c'est la vie politique toute entière qui sera notre objet,
à l'échelle
nationale comme à l'échelle internationale, en
recherchant les perspectives
comparatistes, la confrontation des modèles et des
expériences. Nous parlerons
des acteurs, les députés, les
sénateurs, les militants, les ministres, mais
aussi les fonctionnaires des assemblées, les assistants
parlementaires, les
élus locaux, régionaux ou européens.
Nous parlerons des lieux, de leur
géographie, de leur architecture, mais aussi du
fonctionnement des assemblées,
du travail des commissions, de l'organisation des groupes, des partis
et des
mouvements. Enfin, nous parlerons des idées, des grands
débats de société, passés
ou présents, des moments forts de notre histoire politique
et de ses enjeux
majeurs.
En fonction
de ces axes, nous
croiserons les approches et les regards, ceux des chercheurs,
historiens,
politologues, sociologues, juristes, mais aussi ceux des acteurs du
politique,
ministres, parlementaires, fonctionnaires, syndicalistes, ou encore
ceux des
intellectuels, écrivains, poètes, artistes,
souvent passionnés par le débat
politique. Notre approche sera donc à la fois scientifique,
polémique,
littéraire ou esthétique, à l'image du
parlementarisme comme phénomène social.
En somme, rien de ce qui est parlementaire et politique ne devra
échapper à
notre attention.
C'est notre
façon à nous,
scientifique et citoyenne, de dire que la politique n'est pas morte et
qu'elle
vaut la peine d'être vécue.
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