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La Cinquième République au Parlement

journée d'études CHPP / Sénat
Palais du Luxembourg, 15 mai 2007
   
   
programme de la journée
présentation de la journée
Précédé d'un article dans l'édition du jour de Libération, le collectif "La Barbe" est intervenu en début d'après-midi pour protester contre la prétendue misogynie du panel des intervenants.

Quelques précisions ici :
"Un colloque au Sénat 100 % masculin", 
Charlotte Rotman, Libération, 15 mai 2008
droit de réponse du CHPP
la lettre de soutien de Jean Garrigues au collectif "La Barbe"

Les actes de cette journée seront publiés par le Sénat cet automne.
 

programme de la journée
   
9h00 ouverture de la journée
par Adrien Gouteyron, président du Sénat
9h15 présentation de la journée
par Jean Garrigues, président du CHPP, professeur à l'université d'Orléans
   
   
matinée
l'évolution des institutions
 
sous la présidence de Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, sénateur de la Vienne

modérateur : Jean-Marie Mayeur, professeur émérite à l'université Paris IV-Sorbonne
9h30 Introduction de la matinée
par Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel
10h00

La place de l’Assemblée nationale dans l’évolution de la Ve République
par Bastien François,
professeur à l'université Paris I

10h30 La place du Sénat dans l’évolution de la Ve République
par Alain Delcamp, secrétaire général du Sénat
11h00

Les Premiers ministres au Parlement 
par Nicolas Roussellier, maître de conférences à l'IEP de Paris

11h30 Les forces politiques au Parlement
par Mathias Bernard, professeur à l’université Clermont II
témoignage de Claude Estier, ancien président du groupe socialiste au Sénat
conclusion par Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, sénateur de la Vienne
 
   
après-midi
le Parlement dans la Cinquième République
   

Présidence d'Edouard Balladur, ancien Premier ministre

   
14h00 table ronde : Le Parlement, miroir de la société française
modérateur : Bastien François, professeur à l'université Paris I
   
Interventions et témoignages
de Jean-Pierre Chevènement
, ancien ministre,
de Claude Estier, ancien président du groupe socialiste au Sénat,
de Gérard Longuet, ancien ministre, sénateur de la Meuse,
de Catherine Procaccia, sénatrice du Val-de-Marne
et de Paul Smith, professeur à l'université de Nottingham.
   
16h30 table ronde : Quelle place pour le Parlement dans la vie politique ?
(vidéo de 79 mn, disponible également sur Public Sénat)
modérateur : Jean Garrigues, professeur à l'université d'Orléans
Interventions et témoignages
de Jean-Pierre Bel, sénateur de l’Ariège, président du groupe socialiste du Sénat,
de Nicole Borvo Cohen-Seat, sénatrice de Paris, présidente du groupe communiste, républicain et citoyen du Sénat,
de Guy Carcassone, professeur à l’université Paris X Nanterre et à l'IEP de Paris,
de Jean Gicquel, professeur émérite à l’université Paris I,
de Jean-Jacques Hyest, sénateur de la Seine-et-Marne, président de la commission des lois du Sénat,
de Jean-François Kahn, journaliste,
et de Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement.
18h00 conclusion par Edouard Balladur, ancien Premier ministre
   

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présentation de la journée
   

À l’occasion du cinquantième anniversaire de la naissance de la Cinquième République, le Comité d’histoire parlementaire et politique s’associe une nouvelle fois avec le Sénat pour organiser, le 15 mai 2008, une journée d’études consacrée au Parlement depuis 1958.

Au-delà de sa dimension commémorative, cette journée nous permettra de faire le point sur la « légende noire » qui associe la Cinquième République au déclin du parlementarisme. S’il est vrai que le régime fondé par le général de Gaulle entendait privilégier le rôle du chef de l’Etat, la nécessité d’un dialogue fécond et animé entre les pouvoirs n’a jamais été remise en cause depuis un demi-siècle. Si le parlementarisme a été rationalisé, il n’en a pas moins conservé sa capacité de produire lois, discours, débats, incidents et polémiques. Si la délibération a sans doute perdu une bonne part de ses vertus créatrices, elle n’en a pas moins gardé sa dimension critique et représentative. En dépit de la présidentialisation du régime, en dépit de la discipline de parti, de la médiatisation réductrice et de la technocratisation des enjeux, la scène parlementaire est restée l’un des lieux essentiels du politique. À l’heure où s’élabore une réforme importante de notre dispositif institutionnel, il nous a paru indispensable de faire le bilan de cinquante ans de vie parlementaire.

Pour ce faire, nous avons souhaité réunir à la fois des observateurs et des acteurs privilégiés de cette histoire politique contemporaine. Dans un premier temps, historiens et juristes nous donneront leurs analyses sur l’évolution des deux assemblées, des grandes familles politiques et des pouvoirs au long de ce demi-siècle parlementaire. Leurs analyses seront éclairées par les réactions de grands témoins, qui ont vécu de l’intérieur et souvent animé cette mutation du parlementarisme. Puis, dans un second temps, deux tables rondes réuniront d’autres observateurs et d’autres acteurs de notre histoire parlementaire afin de commenter les grands moments de cette histoire depuis 1958 et d’analyser les évolutions passées, présentes et futures de cette histoire en perpétuelle rénovation.

Une commémoration est à la fois un regard sur le passé, un bilan d’étape et une réflexion sur l’avenir. C’est ainsi que nous avons conçu cette journée d’études, et nul doute qu’elle s’inscrira dans cette triple perspective, en soulignant l’importance fondamentale de la vie parlementaire dans la modernisation de notre démocratie.

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"Un colloque au Sénat 100 % masculin", 
Charlotte Rotman, Libération, 15 mai 2008

 
Aujourd’hui s’ouvre «sous le haut patronage du président du Sénat» une journée d’études sur «la Ve République au Parlement», organisée par le Comité d’histoire parlementaire et politique. On ne peut plus sérieux. Raffarin, Balladur, Mazeaud, Chevènement, que du beau linge… Et surtout que des hommes. C’est ce que relève Laurence Rossignol, secrétaire nationale du Parti socialiste, chargée du droit des femmes, dans une lettre ouverte à Christian Poncelet, le président du Sénat. «Dix-sept hommes sur dix-sept orateurs. Pas une seule femme n’y interviendra ! Ce n’est pas si fréquent, en ces temps de parité ! On serait presque tentée de saluer la performance !» Comble du ridicule, une table ronde est intitulée : «Le Parlement, miroir de la société française.» «Les femmes portent des pantalons, conduisent des voitures, font des études, travaillent, revendiquent et progressent vers l’égalité […] Quelques-unes parviennent même à se faufiler sur les bancs de votre Assemblée», rappelle la socialiste. Qui propose à Christian Poncelet un autre thème : «Les colloques au Sénat, miroir de la misogynie du monde politique et universitaire.»

http://www.liberation.fr/actualite/politiques/326398.FR.php

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droit de réponse du CHPP
   

A la suite de l’article publié dans Libération du 15 mai 2008 sous le titre « Un colloque au Sénat 100% masculin » (p. 13), nous sollicitons un droit de réponse.

Nous sommes pour le moins surpris d’être accusés de misogynie dans le cadre de l’organisation de la journée d’études sur « La Ve République au Parlement ». La moindre des précautions aurait été de prendre contact avec nous avant d’écrire de tels propos.

Pour une journée de cette importance, nous avions bien sûr sollicité en premier lieu le témoignage de plusieurs femmes politiques, et notamment sur la question des débats parlementaires concernant la parité. Nous avons essuyé soit des refus, soit des annulations tardives. Ce n’est qu’une fois que les invitations-programmes avaient été imprimées que des sénatrices approchées ont accepté de venir.

Nous accueillons régulièrement les témoignages des femmes politiques dans nos colloques et séminaires, ainsi que dans notre revue Parlement(s), Revue d’histoire politique. En 2004, par exemple, nous avons organisé une journée d’études intitulée « Femmes et Pouvoirs », ainsi qu’une table ronde sur « Les Femmes en politique » lors des rendez-vous de l’Histoire de Blois. Des centaines d’étudiants y ont assisté.

La consultation du site Internet de notre association (www.parlements.org) vous montrerait que notre vice-présidente, notre trésorière et la rédactrice en chef de notre revue sont des femmes. Question parité, nous n’avons pas les mêmes retards que le monde politique…

Jean Garrigues, au nom du bureau du Comité d’histoire parlementaire et politique.

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la lettre de Jean Garrigues au collectif "La Barbe"
   

Chères femmes à barbe,

 

Par ma voix, le Comité d'Histoire parlementaire et politique, dont vous avez allègrement perturbé le colloque organisé au Sénat jeudi 15 mai, vous apporte son soutien sans réserve dans votre combat contre le sexisme et pour l'égalité absolue dans tous les lieux de pouvoirs.

Nous avons organisé en 2004, au même endroit et dans les mêmes conditions, un colloque consacré aux "Femmes et au pouvoir", au cours duquel sont intervenues Gisèle Halimi, Simone Veil, Edith Cresson, Evelyne Sullerot, Yvette Roudy, Elisabeth Guigou et bien d'autres. Elles interviennent régulièrement dans nos colloques, séminaires et dans notre revue Parlement(s).

Si les femmes étaient presque absentes de notre colloque, c'est parce que toutes celles (nombreuses) que nous avons contactées, n'étaient pas libres ce jour-là, et en aucun cas parce que nous cautionnons le machisme de la vie politique. Nous sommes au contraire des paritaristes convaincus, et nous le prouvons dans le fonctionnement même de notre association, où les femmes ont (naturellement) autant de responsabilités que les hommes.

Nous n'étions certainement pas la meilleure cible pour dénoncer la "misogynie" du "monde politique et universitaire." Mais l'essentiel est que votre message soit passé, et nous en sommes heureux. Le nôtre est de faire connaître la vie politique en profondeur aux étudiants et aux citoyens. Jetez un coup d’œil à notre site: www.parlements.org

Nous espérons que vous reviendrez participer à nos colloques, ou même que nous pourrons en organiser ensemble... sans avoir besoin de vos barbes!

Bien amicalement

Jean Garrigues
Professeur à l'Université d'Orléans
Président du Comité d'histoire parlementaire et politique

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